Les cours du maïs amenés à se raffermir, selon ODA
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« Tout le monde a l'impression qu'il y a du maïs partout, nous, à ODA, on trouve qu'il n'y en a pas assez », lance de manière surprenante son président Renaud de Kerpoisson. Même si le stock mondial est très lourd pour 2014-2015 avec un ratio stock sur utilisations de 19,1 % (soit 69,8 jours de consommation), la société de conseil projette un retour pour la campagne prochaine au niveau de 16,6 % (soit 60,7 jours), un niveau assez proche de 2012-2013, lors de l'envolée des prix du maïs.
« Sur Chicago, les seuils de commercialisation ne sont toujours pas atteints, avance-t-il, ce qui n'est pas de nature à encourager les semis de maïs, ni à aller chercher les quintaux marginaux. C'est plutôt en faveur d'impasses. » Par ailleurs, neutre lorsqu'il se situe à 2,2, le ratio de prix soja/maïs s'affichait à 2,37 début mars, incitant à emblaver du soja plutôt que du maïs. Offre & demande agricole anticipe ainsi une baisse des surfaces de 2,3 Mha aux Etats-Unis, qui se traduirait par une baisse de production de 20 Mt. En Europe, c'est un retour à la normale au niveau des rendements qui abaisserait la production de 4 Mt. En Ukraine, la dévaluation de la monnaie ukrainienne va renchérir le coût des intrants, qu'ils soient importés ou produits localement (car vendus en dollars). « Le pouvoir d'achat des agriculteurs ukrainiens reflue, commente Renaud de Kerpoisson, ils seront vraisemblablement beaucoup moins présent l'an prochain. » Ainsi, la production mondiale 2015 serait en baisse de 18 Mt et les stocks de 22 Mt. « C'est un marché qui peut s'envoler à la moindre incertitude climatique. D'autant que les fonds d'investissement ont des positions assez neutres en maïs et donc peuvent profiter que les prix sont en dessous des coûts de production pour acheter. »
« Nous conseillons à nos clients de conserver les maïs et de repousser ses couvertures à novembre 2015. Cette année, il faut livrer le blé à la moisson pour garder en stock le maïs, sur lequel l'agriculteur peut gagner 80 €/ha ». ODA ne s'attend pas à une baisse du marché, d'autant que la sécheresse qui sévit en Afrique du Sud ferait passer la production locale, auparavant estimée par l'USDA à 13,5 Mt, à 10 Mt.
Renaud Fourreaux
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